samedi 27 mai 2017

Halloween [J'ai écrit]

Halloween. Cette période est magique pour moi, tous ces gens qui veulent devenir quelqu’un d’autre, un monstre, une pute, une femme, un homme… c’est une fête qui laisse libre court aux élucubrations du Ça. C’est le seul jour de l’année où il peut sortir de sa prison, c’est le seul jour de vacance du Surmoi.
Et puis à Halloween, on peut faire confiance à tout le monde, enfin c’est le sentiment qu’on a, les monstres ne sont que des déguisements.
Cette année, je compte bien en profiter, j’irai faire le tour des soirées, il me suffira d’être déguisée et de frapper aux portes derrière lesquels on entend des cris.

Alors me voilà devant la boutique de déguisement, prête à choisir le costume parfait, mais la foule qui court et crie de part et d’autre du magasin m’angoisse. J’arpente les rayons en guettant les gens du coin de l’œil, incapable de me concentrer sur un déguisement. Au bout de quelques minutes, je m’apprête à renoncer, mais un jeune me dit « ils sont bruyants, hein ? ». Je le regarde interloqué qu’il m’ait remarqué dans toute cette cohue. Je lui fais oui de la tête en esquissant un sourire.

Fred, c’est comme ça qu’il s’appelle, n’avait pas prévu de sortir ce soir, c’est pour cela qu’il choisit son costume à la dernière minute. Il était aussi seul que moi dans ce magasin, et sa compagnie apaisé mes peurs. Il était beau, grand, brun, le regard vous transperçant le cœur. Cette journée ne s'annonçait pas si mal finalement.
On s’associa pour choisir nos costumes et l’on fit connaissance dans la file d’attente pour les cabines d’essayage. Je l’écoutais intéressé et ne répondait que brièvement à ses questions. J'aime ça, écouter les gens, peu importe leur propos, j'aime écouter le son de leur voix fluctuer aux grès de leurs intonations, j'aime aussi regarder leurs expressions, les mouvements de leur bouche lorsqu'ils s'expriment.

Une fois dans la cabine, je regarde l’ensemble des tenues qu’on a glissé dans mon panier, je ne voulais rien de vulgaire, mais la plupart d’entre elles sont très courtes, extrêmement courtes. Les seule choses qui ne sont pas vulgaires c’est un costume de fantôme, un de momie et deux paires d’ailes une blanche et une noire. Je sais déjà ce que je vais choisir mais je me prête aux règles sociales de l’essayage.
Lorsqu’on sort de la boutique, nous sommes comme deux vieux amis. Fred me propose d’aller manger et je ne sais refuser. Après le repas, il est déjà 15h et Fred me propose timidement de l’accompagner à sa soirée, ce serai le point de départ de ma soirée.

Après avoir fait un petit tour en ville, on s’arrête à son appartement pour se changer. Son petit appartement recelé de tout ce que je détestais. Des photos souvenirs avec ses amis, sa famille, lors d'évènements passablement marquant de sa vie. Une étagère avec quelques trophées de sa période scolaire, des babioles un peu partout icone de l'affection que lui porte les gens qui lui ont offert.
Je suis bien loin de tout ça, pour moi, ce qui compte c'est l'instant présent, les souvenirs, et relations sociales ne sont que des encombrements inutiles. C’est surement pour ça que mes relations n'excèdent rarement pas une nuit, voir quelques heures.
Lorsque Fred sortit de sa salle de bain habillé je suis subjugué par son Moi intérieur, où peut être son Ça. Il me fait un petit défilé fier de son effet. Tout habillé de simili cuire, casquette comprise, fausse moustache et cravache à la main, il est prêt pour dominer le monde… Lorsqu’il se retourne je constate les deux trous aux niveaux de son fessier qui laisse apparaitre sa peau rose. Voilà ce qui se cache au plus profond de lui, une pute domestiquée.

Je passe à mon tour dans la salle de bain, je me fixe quelques instants dans la glace. Je prends toute l’ampleur de cette soirée qui s’offre à moi. Je suis à la fois excitée et apeurée. Je vais devoirs combattre ma timidité et faire le maximum de connaissance. « Cette soirée, c’est ta soirée » dis-je à mon reflet.
Je me maquille à l’aide des produits acheté pour l’occasion, je change de top, attache mes cheveux en chignon, en laissant quelques mèches ondulées dépasser, et je fini par mettre en place mes ailes. Je sors de la salle de bain prête pour MA soirée.
Fred est impressionné par ma tenue, alors qu’elle n’a rien de spécial, elle est même très loin des tenues sexy qu’il a voulu me faire essayer dans le magasin.

Lorsqu’on arrive chez ses amis, Fred me présente à plusieurs personnes sans grand intérêt jusqu’à ce qu’Annie arrive. Je sais que c’est elle, c’est la bonne. Je n’ai pas l’habitude de ressentir ce genre d’attraction pour une femme, mais je ne me pose pas plus de question et lui propose de lui servir un verre.
Je m’apprête à nous servir un soda, lorsqu’Annie me propose un shooter. Je ne sais pas quoi répondre, je n’ai pas l’habitude de boire, mais elle sait être convaincante et me voici à trinquer « Au premier shooter d’une longue série ».
J’avale le contenu du verre d’une seule traite, l’alcool me brule la gorge, j’en tousse, ce qui fait rire Annie. J’analyse l’effet de l’alcool, une fois la brulure passé, je sens le bonheur envahir mon corps. Je regarde Annie qui attend mon avis et je lui propose un second verre.
Les shooter se suivent, l’euphorie me prend, je me sens bien. On finit par tomber dans le canapé avec une bouteille de Vodka à la main. Alors que toute la pièce tourne autour de moi, Annie semble à peine ébrécher. Elle place ses jambes sur moi, rapproche son visage du mien et me murmure à l’oreille, « tu me plais bien ».
Alors qu’Annie pose ses lèvres sur la peau de mon cou, Fred se place devant nous pour savoir si j’ai toujours envie d’aller à une autre soirée. Les mots ne trouvant pas le chemin de ma bouche, c’est Annie qui propose qu’on aille à une soirée à quelque pâté de maison.

Après une longue marche, on arrive enfin à cette nouvelle fête. Malheureusement, l’effet de l’alcool commence à s’estomper, je n’ai donc qu’une envie, boire de nouveau pour retrouver l’euphorie. Annie qui a surement entendu mes prières attrape une bouteille sur la table, me prend par la main et me traine dans un long couloir. On entre dans une chambre, qu’elle ferme à clé. Elle me tend la bouteille que je porte à ma bouche sans me faire prier. Le temps que je boive quelques gorgées, elle a enlevé son costume. Elle se rapproche de moi, j’ai le cœur qui bat à mes tempes. Elle caresse ma joue, « laisse toi faire ».
Elle m’embrasse, commence à me déshabiller et me couche sur le lit. Alors que son corps se colle au mien, je sens le plaisir grandir en moi, j’ai l’impression que l’alcool accroit mes sensations,
que tout est meilleur, ou peut-être est-ce le fait que ça soit une femme. Pour la première fois, je n’ai pas la faim qui me hante à chaque fois que je fais l’amour.
Quand le plaisir arrive à son point ultime je sens son corps se tendre un instant et retomber sur le matelas. Je reprends mes esprits, me rhabille et sort de la chambre, la laissant seule sur le lit.

Je retrouve Fred et lui propose d’aller à une autre soirée, lorsqu’il me demande où est Annie, je lui réponds « elle s’est endormi dans un coin, allons-y ».
On sort, et Fred m’entraine dans un bar un peu plus loin. L’effet de l’alcool n’a plus rien d’euphorique, j’ai la tête qui tourne et la nausée. Je vais dans les toilettes du bar, je passe de l’eau sur mon visage, quelque chose ne va pas et je sais très bien ce que c’est, j’ai faim, très faim
L’alcool n’a pas accrut que le plaisir.

Je rejoins Fred au bar, il nous a commandé cinq shooter chacun. L’alcool ne me brûle même plus. Je me sens de plus en plus mal, j’ai faim, atrocement faim… J’ai des vertiges, l’estomac dans la gorge. Je vois un homme barbu sortir du bar une clope à la bouche.
Je le suis, prétextant à Fred devoir moi aussi fumer une petite clope. Je retrouve le barbu dehors, comme je l’ai supposé, il fume seul, je l’aborde, lui demande une cigarette et lui propose de s’isoler à l’abri du bruit dans la ruelle au coin du bar.
Il est beau, grand, massif et quand il parle je distingue à peine ses lèvres bougées sous ses poils. Je n’ai pas le temps de faire plus connaissance avec lui avant de passer aux choses sérieuses. Quand je l’embrasse sa barbe caresse mon visage. Il soulève mon corps contre le mur, je l’entoure de mes jambes, je saisis ce que je cache dans ma botte, il me mord tendrement dans le cou alors que moi je marque le siens. La pression se relâche un instant alors que nos deux corps enlacés tombent sur le sol dur dans un fracas sourd.
Je suis comme une hystérique alors qu’une nouvelle sorte d’euphorie prend part de moi. Mon corps se cambre et se relâche contre le torse musclé de mon barbu.

Après cette rencontre forte en émotion, je rejoins Fred dans le bar, il discute avec un groupe tous déguisé en zombies. Ils nous proposent de les accompagner en boite. Quand on sort du bar, Fred me fixe « c’est sympa les tâches rouges sur tes ailes et tes fringues, t’as fait ça où ? »
Je regarde mes fringues et constate et je n’ai pas pris le temps de vérifier que rien n’avait tâché mes fringues. J’hausse les épaules, et suis les zombies.

Arriver en boite, je bois cinq nouveaux shooters avant d’aller danser au milieu de la boite. Je sursaute lorsqu’un homme m’attrape par la taille, je détourne juste la tête pour voir à quoi il ressemble et continue à danser coller à lui.
Il me dit à l’oreille que je suis bandante, je n’ai pas de mal à le croire vu que je sens son membre gonflé sur mon fessier. Je le prends par la main et l’entraine dans les toilettes, je le fais entrer dans la cabine. Il me saisit brutalement, m’embrasse et serre sa main sur ma gorge en déboutonnant son pantalon. Peut-être suis-je partie trop loin, je me suis mise en danger, j’ai peur et je n’arrive pas à glisser ma main dans ma botte.
Il me force à m’agenouiller en me tenant par les cheveux. Il me fout son membre dans la bouche et je manque de vomir, mais dans cette position, je peux atteindre ma botte, j’en sors ma seule protection. Je la passe d’un coup sec sous les couilles de mon tortionnaire, il a un mouvement
de recule alors que mon visage se couvre de rouge. Lorsqu’il se rend compte de ce qu’il se passe il tombe dans les pommes.
Je sors des chiottes énervée, comment quelqu’un a pu oser me faire ça ?
Un mec se vidant devant la pissotoire, se retourne vers moi en me disant « sympa l’ange-zombie ». Pleine de rage, j’avance furieusement vers lui et lui tranche la gorge d’un coup sec. Il titube quelques pas et s’effondre sur le sol la main à la gorge.
Les hommes n’ont vraiment aucun égard ! Je nettoie mon visage, espérant que personne ne rentre avant que je n’ai fini, et place le pisseur avec le tortionnaire.
Je rejoins Fred et les zombies sur la piste de danse toujours énervée. Après quelques essaies pour me remettre dans l’ambiance, je demande à Fred qu’il me raccompagne. On sort de la boite, et il me demande ce qui ne va pas. Je lui raconte, et il s’énerve en me disant : « je vais aller le voir et lui foutre mon pied dans les couilles à ce bâtard. »
Je n’en reviens pas, il pense que j’ai besoin de lui pour me défendre, petite salope en cuire. Mais cette soirée est pleine de surprise. Le poing serré sur la lame dans ma poche, j’essaie de garder mon calme, on s’écarte de la foule et je m’apprête à lui montrer lequel de nous deux à besoin d’aide. Son téléphone sonne et il décroche. Je ne sais pas qui est à l’autre bout du fil, mais Fred est interloquer par ce qu’il entend.

Il raccroche, me regarde les yeux brillant et me dit « c’est Annie… ». Un sanglot s’échappe de sa bouche avant qu’il continue « ils l’ont retrouvé morte à moitié nue dans une chambre… ». Je sens les larmes monter à mes yeux, non que cette nouvelle me surprenne, mais elle sonne la fin de ma soirée, la fin de ma tuerie, et c’était tellement jouissif… Je sais qu’il ne va pas mettre longtemps à se rendre compte que c’est moi qui l’ai dévoré.
Il pleure maintenant. Il me fixe et tout à coup une étincelle traverse son regard. Ça y est, il sait. Il me questionne d’abord : « mais t’as été seule avec elle quand on est arrivé là-bas ? » Il affirme ensuite « t’as voulu qu’on parte sans elle » « et ce rouge sur tes fringues » et enfin il accuse « c’est toi ! ».
Je garde mon calme, le regarde sans rien dire. Il s’approche de moi, je sais qu’il aimerait régler ses comptes. Il m’attrape les poignets, me colle violemment contre le mur humide et me demande d’avouer. Je lui raconte tout, je commence par le pisseur, le tortionnaire, le barbue et enfin Annie. Fred est toujours aussi prêt de moi, mais il a lâché mes poignés, trop traumatisé par ce qu’il vient d’entendre. Je le repousse délicatement et lui montre la lame ensanglantée, il prend peur, tente de s’enfuir, mais je plante le couteau une première fois dans la peau nue de ses fesses. Il hurle et ralentit, je bondis sur lui et plante la lame dans son cou quand je l’enlève un jet puissant jaillit. Il tombe sur le sol et je le plante à nouveau pour être sure qu’il ne survivra pas. Lorsque j’ai enfin la certitude que son cœur à cesser de battre, je me relève et tente de m’enfuir, Mais je sens la main d’un vigile me saisir…

Je sursaute et me réveille dans la bibliothèque où je m’étais endormie, le bibliothécaire me réveille car c’est l’heure de la fermeture. Ce rêve était super, la soirée de ce soir à intérêt d’être à la hauteur.

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